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Les Drones Dans La Durabilité Dans La Gestion Intégrée Des Aires Protégées

Cette action s'inscrit dans le cadre d'un partenariat qui étudie l'utilisation des technologies des drones et de l'IA pour la gestion durable des zones.

April 14th, 2020

By Tiam Radji, Senegal Flying Labs

Utilisation des drones pour améliorer la collecte et l’analyse des données de suivi écologique des espaces naturels.

Ce 8 mars 2020, Senegal Flying Labs (SFL) a bouclé une formation sur le pilotage des drones, à Palmarin, au profit des agents du ministère de l’environnement pour une meilleure gestion des aires protégées. L’objectif vise l’amélioration du système de suivi et de collecte de données sur la biodiversité à travers l’utilisation des technologies innovantes. L’activité consistait à assurer le renforcement de capacités de plusieurs catégories d’acteurs sur les méthodes de pilotage des drones et collecte de données ainsi que les méthodes d’analyse des données collectées.

Cette activité s’inscrit dans le cadre d’un partenariat qui explore l’utilisation des technologies de drones et l’intelligence artificielle pour la durabilité de la gestion des aires protégées. Il permet de lever les contraintes qui s'exercent sur l’inventaire des oiseaux migrants, l’aménagement des aires protégées et la cartographie des zones humides. Cette collaboration mobilise le réseau de partenaires de Senegal Flying Labs. Satisfaite de la première session, la capitaine Aissatou Niasse s’inscrit dans les perspectives d’une collaboration durable. En ce sens, elle s’exprime en ces termes : « l’objectif c’était de faire les Baba avec le maximum d’acteurs mais à l’issue de cette formation, il faudra sélectionner une équipe pour les former de manière plus pointue sur la collecte et les techniques d’analyse ». Pour la gestion du partenariat entre SFL et le Ministère de l’environnement et du Développement du Durable (MEDD) , le directeur Général de SFL rassure sur la mobilisation des partenaires qui « sont déjà au fait de ce processus » parce qu’ils étaient impliqués dans le formulation de l’offre. Pour l’environnement, la conservation et l’écologie, « nous nous engageons qui sont  principalement PICTERRA et PIX4D». C’est la Réserve Naturelle Communautaire de Palmarin (RNCP) qui a accueilli la première session de formation initiée dans le cadre de la mise en œuvre du protocole entre les deux parties. Il s’agit d’une Réserve Naturelle Communautaire, sur une superficie de 10340 hectares, localisée à Fimela dans le département de Fatick et qui est créée par le Conseil rural le 15 mai 2001. 

Images: Puits de sel multicolores dans la région du Sine-Saloum

En effet, la formation comporte une partie théorique et des cas pratiques de pilotage pour la collecte suivie de traitement de données. Cette réserve se délimite au nord par les communes de Joal-Fadiouth et de Fimela, au sud par le bras de mer du Saloum et la commune de Dionewar, à l’ouest par l’océan Atlantique et à l’est par la commune de Fimela. La route Joal-Djiffère la  divise en deux parties; une partie continentale qui épouse les contours de la commune et une frange maritime qui s’étend de Palmarin Faco à Joal. Étalée sur la façade atlantique, on y enregistre un écosystème de mangrove et une faible concentration du sel. La faune qu’on y rencontre concerne le goéland, le busard cendré, le faucon crécerellette, le flamant rose, …. La végétation de la réserve est de type soudano-guinéen, favorisée par un réseau de bolongs bordés de forêts de mangroves dans les estuaires, un environnement attractif pour les colonies d’oiseaux migrateurs venant de douze pays européens. On y enregistre des oiseaux sédentaires qui y vivent toute l’année. Le Logiciel Picterra permet de déterminer la population des oiseaux. 

La durée du séminaire résidentiel est de quatre jours à compter du 4 mars 2020. Les 3 et 8 mars 2020 sont les jours d’arrivée et de retour des 27 participants qui englobaient plusieurs catégories d’acteurs : les conservateurs, les décideurs du ministère de l’environnement et les participants des communautés vivant dans les réserves. En marge de la formation, des retours d’information sont collectés aux professionnels de la gestion des aires protégées bénéficiaires de la formation.

Muhammad Sangaré est le conservateur de l’aire protégée de Palmarin depuis le 2019. Son travail, en tant que gestionnaire d’écosystèmes des aires protégées, consiste à la conservation de la biodiversité qui couvre les aspects biologiques, physico-chimiques et culturels des espaces protégées. Il apprécie cette formation qui vient à son heure, selon lui, « c’est une première parce que nous avons l’habitude de  voir les drones dans la documentation liée à l’agriculture. » Alors il s‘est dit « nous pouvons l’appliquer au ligneux. Ce que les drones nous apportent en plus c’était le gain de temps. » Il renchérit « nos inventaires prenaient du temps mais  le drone nous a permis un gain de temps et de survoler des zones inaccessible. »  En effet le drone a permis d’opérer, pour la première fois, dans des zones qui n’était pas accessible par la marche, les véhicules et les bateaux. En plus les données collectées avec les jumelles et télescopes ne permettait que de faire des estimations. Même la triangulation par les campagnes de dénombrement d’oiseaux des cartes spot acquise par satellite qui se faisait, de manière classique, restait des estimations qui ne sont pas très fiables. La fiabilité des données collectées par les drones a pu motiver les bénéficiaires pour l’option sur les drones dans le suivi des aires protégées.

Cartographie des mangroves Cartographie des mangroves

Le recours aux drones répond, selon la capitaine Aissatou Niasse, Directrice de la DAMCP, répond à un besoin d’amélioration des outils d’aide à la décision développés par la Cellule Suivi-Evaluation de la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées (DAMCP). Désormais la collecte et le traitement de données se feront avec des économies d’échelle importante parce que des logiciels, comme Picterra, permettre d’interpréter et de produire les livrables dans un délai très court. 

En somme, la robotique et l’intelligence artificielle sont désormais des technologies à prendre en compte dans le suivi-évaluation des aires protégées. La valorisation du capital humain des agents impliqués dans la gestion intégrée des aires protégées fait une partie intégrante de la stratégie pour la conservation de la biodiversité.

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